Les organisations syndicales CGT 81, FSU 81, Solidaires Tarn s’alarment de la situation
sur le chantier de l’A69 et dénoncent les violences que subissent les opposant·es au projet
d’autoroute. La répression qui se déploie, les atteintes aux droits des personnes, les
attaques de milices fascisantes font craindre à nos organisations un nouveau Sivens, 10 ans
après la mort de Rémi Fraisse, 10 ans après les violences auxquelles ont été soumis·es sur
le territoire du Tarn les militant·es écologistes.
Tandis que les travaux avancent à marche forcée, la situation ne cesse de se dégrader sur le
chantier de l’A69 : les vies de personnes sont mises en danger. L’été a été marqué par de
graves agressions perpétrées par des milices à l’encontre des opposant·es à l’A69. Ces
attaques, menées de nuit, ont menacé la vie des personnes ciblées. Elles relèvent d’une
stratégie visant à propager la terreur. Ni la Préfecture du Tarn ni Carole Delga, présidente
de la Région Occitanie, ni Christophe Ramond, président du Conseil Départemental du
Tarn n’ont condamné ces violences, gardant un silence honteux. Nos organisations
dénoncent cette complaisance irresponsable et s’inquiètent des conséquences qu’elle
pourrait avoir.
L’intersyndicale du Tarn, CGT-FSU-SOLIDAIRES, dénonce encore la violence des
interventions mises en place par les forces de l’ordre. L’avancée des travaux semble
l’emporter sur la vie de personnes. Pour permettre le travail des machines, les forces de
l’ordre sont prêtes à tout, quels que soient les risques qu’elles font courir aux opposant·es
au sol et dans les arbres. Leurs interventions brutales, sans considération des risques
encourus, ont provoqué la chute d’ « écureuil·le·s » qui ont dû être hospitalisé·es et qui
auraient pu y laisser leur vie. À ces violences s’ajoute une sévère et brutale répression,
réprimant notamment les soutiens aux écureuil·le·s qui viennent leur apporter les biens de
première nécessité, eau et nourriture.
Nos organisations syndicales rappellent qu’en février dernier Michel Forst, rapporteur de
l’ONU, s’était rendu sur le chantier de l’A69, il avait constaté des manquements de la part
des forces de l’ordre, demandé des mesures de protection des écureuil·le·s, réclamé une
enquête et des sanctions contre les méthodes employées. Nos organisations s’alarment que
son alerte n’ait pas été entendue, que la Préfecture du Tarn et l’État français fassent fi de
ses préconisations. Ces atteintes aux droits et à la démocratie sont inquiétantes et
dangereuses.
L’intersyndicale du Tarn, CGT-FSU-SOLIDAIRES, apporte tout son soutien aux
opposant·es à l’A69, victimes de ces violences et de cette répression. Les urgences
sociales et climatiques imposent l’abandon de l’A69, projet dénué d’intérêt commun, au
service des seuls intérêts du groupe Pierre Fabre et de NGE-Atosca. Nous exigeons un
moratoire sur les travaux, le temps que soient instruits les recours en justice, que la
lumière soit faite sur les irrégularités du projet. Nous réclamons, pour assurer la vitalité de
nos territoires, non une autoroute, mais des services publics de proximité et de qualité.
À Albi, le mardi 24 septembre 2024